La Mue du Nabuchodonosor est un projet artistique réalisé dans le cadre du Festival de l’estran, en septembre 2015.
Il s’agit d’une installation/performance alliant deux approches de la création, l’une purement artistique, l’autre plus artisanale liée à une pratique dérivée du vitrail.
« La mue du Nabuchodonosor » est une sculpture en vitrail réalisée à partir des morceaux de verre dépolis récoltés sur l’estran durant toute une année. La collecte dans le paysage est une activité coutumière pour moi, et que j’inscris dans une pratique artistique de « récolte » et « d’intelligence des territoires ».
Les morceaux de verre ont ensuite été lavés et assemblés par soudure à l’étain selon la technique Tiffany. Cette technique permet d’œuvrer en volume et de proposer des formes contemporaines à une pratique ancestrale. L’ensemble du vitrail a ensuite été monté sur une structure métallique en rond de serrurier de 4mm.
Le travail de montage et de ré-assemblage, où chaque morceau vient finalement reconstituer un nouveau « tout », est au cœur de ma démarche et de ma pensée de la création, de la mise en ordre du chaos, et de la nature.
L’œuvre, pénétrable par l’œil ou l’appareil photo, à travers quelques percées dans sa surface (éclats), propose deux possibles vues du vitrail, extérieure et intérieure, jouant ainsi sur les subtilités de la lumière, des transparences, des reflets colorées et des nuances de verre…
Sombre et argenté à distance, « La mue du Nabuchodonosor » rend toute sa clarté et révèle toute sa lumière lorsqu’on l’approche vraiment… Jusqu’à la pénétrer.
Cette installation est associée à un corps performeur, immobile, costumé d’un vêtement reprenant le motif de ce vitrail, et gisant sur le sable aux côtés de l’installation.
La (non)-action, en ces jours d’équinoxe 2015, aura duré plusieurs heures.
Les rapports au récit et à des mythologies de l’échouage autant que du renouveau ne sont jamais loin. Ces rapports convoquent une pensée de l’image et de l’imaginaire singulière sans oublier que, sous ses airs d’appellation d’animal préhistorique, le Nabuchodonosor est en fait une bouteille en verre de 15 litres !
La mue du Nabuchodonosor est une ivresse, une bouteille à la mer pour l’imaginaire !
Les verres de mer :
Les verres de mer sont des morceaux de verre issus du rejet de bouteilles de consommation humaine, emportés par l’océan et dépolis par le ressac avant d’arriver à nouveau sur nos côtes.
Chacun, au cours d’une balade sur l’estran, a fait l’expérience de la découverte et de la collecte de ces gemmes de mer, avec cette simple et assez primitive sensation d’avoir trouver un trésor.
Quelques artistes retrouve ensuite un usage à cette collecte, transformant leurs trouvailles en d’impressionnants assemblages artistiques.
C’est le cas de Jonathan Fuller qui réalise des bas reliefs par assemblage de verres dépolis.
Philippe Litou quand à lui pratique une sculpture proche de l’art brut.
Et A flots perdus est un couple d’artistes qui associe le bois flotté avec l’usage de verres dépolis qui viennent remplir les failles des bois telles des blessures pansées.